• Témoignage de Youssef Bouanani, étudiant au baccalauréat en science politique

Publications

Écosse : les indépendantistes dans les cordes suite à une décision de la Cour suprême britannique — qui fait écho au renvoi sur la sécession du Québec

Article écrit par Jérémy Elmerich, doctorant en civilisation britannique et en science politique (UQAM &UPHF), dans The Conversation, 8 décembre 2023.

Lors des dernières élections de 2021, les indépendantistes ont été reportés au pouvoir en Écosse, en demandant un mandat pour organiser un nouveau référendum d’autodétermination.

Le premier ministre britannique d’alors, Boris Johnson, très impopulaire en Écosse, avait réagi en opposant à son homologue Nicola Sturgeon une fin de non-recevoir, alors que les sondages d’opinion donnent l’indépendance écossaise à un niveau record — avec 49 % de Oui pour 45 % de Non, et 5 % d’indécis selon les résultats d’un sondage révélés le 30 novembre.

En 2013, c’est ce même Parti conservateur dont est issu Boris Johnson qui avait permis au Parlement écossais d’adopter une loi visant à l’organisation d’un référendum d’autodétermination. Les sondages portaient alors l’option indépendantiste à environ 30 %, avant d’atteindre 45 % dans les urnes lors du vote, en 2014. La procédure employée pour organiser ce référendum a suscité les plus vifs débats parmi les constitutionnalistes britanniques, sur la possibilité du Parlement écossais d’en organiser un nouveau [sans l’aval de Londres].

Soucieux d’agir en toute légalité, le gouvernement écossais a donc appelé la plus haute cour du royaume à se prononcer sur cet enjeu. Sa réponse, rendue en novembre, qui prend en compte des considérations tant juridiques que politiques, s’établit en écho direct avec le renvoi sur la sécession du Québec rendu en 1998 par la Cour suprême du Canada. Elle place néanmoins le mouvement indépendantiste écossais dans une situation radicalement différente. Comme je l’ai développé dans ma thèse de doctorat, la nature des deux États conditionne les prétentions comme la teneur du message nationaliste.

Lire la suite de l’article : TheConversation.com

L’État face à la crise environnementale

Par Maya Jegen, professeure au Département de science politique de l’Université du Québec à Montréal.

Devant l’urgence climatique et la nécessité de transformer notre société de consommation, quel rôle l’État doit-il jouer, et quelle est sa marge de manoeuvre dans le monde ? Devenu une arène où les controverses politiques pullulent, entre ceux qui croient que le marché génère les meilleures solutions et ceux qui déplorent l’absence de réponse politique, l’État demeure l’institution la plus puissante pour coordonner les actions des êtres humains. Ce livre défend ainsi la thèse qu’il joue un rôle clé dans la protection de la planète. Mais face à une crise environnementale dont l’issue pourrait être catastrophique, les obstacles politiques sont nombreux et le temps est compté.

PUM, décembre 2022, 64 pages

La métropole contre la nation? La politique montréalaise d'intégration des personnes immigrantes | David Carpentier

Le livre est issu d’un mémoire préparé dans le cadre du programme de maîtrise en science politique à l’UQAM, sous la direction du professeur Alain-G. Gagnon. Il est paru ce jour aux Presses de l’Université du Québec.

Résumé

Observons-nous un écart entre Québec et sa métropole ? Autrement dit, assistons-nous à la mise en cause par la Ville de Montréal de l’appartenance à la nation telle qu’elle fut imaginée par l’État québécois ? Le présent ouvrage offre une réponse à cette question en proposant un examen approfondi de la politique montréalaise d’intégration des personnes immigrantes et de son arrimage à la politique publique québécoise dans ce domaine, de 2006 à aujourd’hui.

S’adressant autant au milieu universitaire qu’aux citoyens engagés, ce livre analyse les différentes fonctions assumées par les acteurs de la politique municipale d’intégration et les idées qu’ils défendent à son sujet. Il met en lumière les dynamiques qui ont mené la métropole à contourner le discours et les pratiques s’inspirant de l’interculturalisme tel qu’il est promu par l’État québécois pour embrasser tacitement le multiculturalisme canadien.

L’auteur soutient ainsi l’argument que la concurrence entre les modèles nationaux d’intégration associés aux sociétés d’accueil canadienne et québécoise est centrale pour comprendre la politique publique montréalaise. Par ailleurs, il explore le lien entre la trajectoire singulière empruntée par la métropole et le refus des gouvernements québécois successifs de formaliser leur propre modèle d’intégration des personnes immigrantes et d’aménagement de la diversité ethnoculturelle.

Italie : la victoire de Giorgia Meloni s’explique par la stabilité du vote conservateur | The Conversation | Jean-Guy Prévost

Comment expliquer la victoire de Giorgia Meloni ?

L’arrivée à la Présidence du Conseil de la chef d’un parti, Fratelli d’Italia (FdI) dont les origines remontent au fascisme représente-t-elle une rupture profonde dans l’histoire de l’Italie républicaine ?

La coalition de centre droit à laquelle appartiennent Giorgia Meloni et son parti dominera en effet clairement la Chambre des députés et le Sénat, avec presque 60 % des sièges (mais pas les deux tiers qui lui auraient permis de modifier la constitution sans recourir au référendum). Son parti a engrangé nettement plus d’appuis (26 %) que ses partenaires principaux réunis, la Ligue de Matteo Salvini (8,8 %) et Forza Italia de Silvio Berlusconi (8,1 %).

S’il y a bien une filiation historique entre FdI, créé en 2012, et le Mouvement social italien (MSI), né en 1946 sur les ruines du fascisme, les dirigeants successifs de cette mouvance ont préféré se décrire comme relevant de la droite nationale ou encore du nationalisme conservateur. Si Giorgia Meloni ne s’est pas gênée pour envoyer des signaux aux membres des groupes d’extrême droite les plus radicaux, le programme de FdI et celui de la coalition de centre droit reprennent essentiellement des thèmes conservateurs et nationalistes présents depuis plusieurs élections.

Je travaille depuis plus de vingt ans sur l’histoire politique italienne, le fascisme et les idéologies autoritaires. J’ai notamment publié L’extrême droite en Europe. France, Autriche, Italie et A Total Science, Statistics in Liberal and Fascist Italy). J’hésite cependant à tirer des conclusions trop rapides sur un possible retour au fascisme. Je souhaiterais plutôt attirer l’attention sur ce qui change et ce qui ne change pas dans la politique italienne avec l’élection du 25 septembre, et me limiter pour le moment à quatre constats que m’inspirent les dernières élections.

1. La participation électorale continue de baisser

L’élection de dimanche a établi un record de faible participation. Bien que lentement déclinant depuis les années 1980, le taux de participation s’est maintenu au-dessus de 80 % jusqu’en 2008. Après la chute est raide : 75 % en 2013, 73 % en 2018, et finalement 64 % en 2022.

C’est un phénomène difficile à expliquer. On peut dire que chaque vote compte, puisque 67 % des sièges sont attribués à la proportionnelle. On peut dire aussi qu’avec plus de 30 partis, le choix ne manque pas. L’âge minimum pour voter pour les sénateurs, jusqu’alors de 25 ans, a été abaissé à 18 ans. Quoi qu’il en soit, de 2008 à 2022, on compte quelque 6 millions de votes valides en moins (dont un million à cause de la contraction du corps électoral, l’Italie étant un pays vieillissant).

Rien de cela ne suggère donc un sentiment d’urgence chez les Italiens, une mobilisation enthousiaste pour, ou contre un retour au fascisme.

2. Une majorité conservatrice stable

Huit élections ont été tenues en Italie depuis 1994. De ce nombre, cinq se sont soldées par une nette domination du centre droit, avec une avance de 12 % en moyenne sur le centre gauche. Ces derniers ont devancé le centre droit trois fois, mais avec des avances de 1 % en moyenne.

Évidemment, de nombreux facteurs entrent ici en jeu, qui ne sont pas sans effets : ainsi, on a connu durant cette période trois systèmes électoraux, les coalitions se sont faites et défaites, et on a assisté, en marge des deux grandes coalitions, à la montée du Mouvement 5 étoiles, un parti politique contestataire ne se voulant ni de gauche ni de droite et faisant l’apologie de la démocratie directe.

Mais ce qui ne fait pas de doute, c’est l’existence d’un bloc électoral conservateur consistant et stable. D’ailleurs, d’une élection à l’autre, les programmes successifs de la coalition se ressemblent passablement.

Suite de l'article ici

Les femmes moins nanties pendant la pandémie : Répercussions, besoins et perspectives.

Rapport de Sandy Torres et Héloïse Michaud pour l'Observatoire québécois des inégalités, sur l'impact de la pandémie sur les populations vulnérables, en particulier les femmes moins nanties est disponible via le lien ci-dessous:

Ce rapport complète les résultats du Projet résilience sous l’angle de l’analyse différenciée selon les sexes plus (ADS+). Il comprend aussi une revue de la littérature et une sélection de pistes d’action.

Lien vers le rapport complet

Publication de mémoire | David Carpentier : La métropole contre la nation?

La politique montréalaise d'intégration des personnes immigrantes

Résumé

Observons-nous un écart entre Québec et sa métropole ? Autrement dit, assistons-nous à la mise en cause par la Ville de Montréal de l’appartenance à la nation telle qu’elle fut imaginée par l’État québécois ? Le présent ouvrage offre une réponse à cette question en proposant un examen approfondi de la politique montréalaise d’intégration des personnes immigrantes et de son arrimage à la politique publique québécoise dans ce domaine, de 2006 à aujourd’hui.

S’adressant autant au milieu universitaire qu’aux citoyens engagés, ce livre analyse les différentes fonctions assumées par les acteurs de la politique municipale d’intégration et les idées qu’ils défendent à son sujet. Il met en lumière les dynamiques qui ont mené la métropole à contourner le discours et les pratiques s’inspirant de l’interculturalisme tel qu’il est promu par l’État québécois pour embrasser tacitement le multiculturalisme canadien.

L’auteur soutient ainsi l’argument que la concurrence entre les modèles nationaux d’intégration associés aux sociétés d’accueil canadienne et québécoise est centrale pour comprendre la politique publique montréalaise. Par ailleurs, il explore le lien entre la trajectoire singulière empruntée par la métropole et le refus des gouvernements québécois successifs de formaliser leur propre modèle d’intégration des personnes immigrantes et d’aménagement de la diversité ethnoculturelle.

Parution de Assessing Multiculturalism in Global Comparative Perspective

Le multiculturalisme est aujourd'hui confronté à des défis comme jamais auparavant, en raison de la montée simultanée du populisme et des groupes suprémacistes blancs, et des mouvements sociaux contemporains qui se mobilisent autour d'idées alternatives de décolonisation, d'antiracisme et d'autodétermination nationale.

Dans ce nouveau livre Assessing Multiculturalism in Global Comparative Perspective, un groupe de chercheurs triés sur le volet a été rassemblé pour proposer une série d'essais permettant d'évaluer le multiculturalisme à partir d'une perspective comparative internationale.

Les auteurs couvrent les Amériques, l'Europe, l'Océanie, l'Afrique et l'Asie, tout en portant une attention spéciale à la citoyenneté, la religion, la sécurité, le genre, le mouvement Black Lives Matter et l'ordre post-pandémique. Assessing Multiculturalism in Global Comparative Perspective propose une étude de grande envergure, tout en offrant une lecture indispensable pour les chercheurs et les étudiants de la diversité au XXIe siècle.

Parution de la version arabe du Choc des légitimités. Alain G. Gagnon

Ce livre constitue le troisième volet d’un projet de rédaction amorcé
avec la publication, en 2007, de La raison du plus fort : plaidoyer
pour le fédéralisme multinational (Prix Josep Maria Vilaseca i Marcet)
et approfondi avec la parution, en 2011, de L’âge des incertitudes : essais sur le fédéralisme et la diversité nationale (finaliste au Prix Donald-Smiley), tous deux traduits en langue arabe. Inspiré par les travaux traitant des Premiers Peuples et des nations minoritaires en contexte démocratique, Le choc des légitimités jette un regard nouveau sur les rapports entre majorités et minorités, tout en explorant les avancées théoriques tant en études fédérales que sur les nationalismes contemporains.

On peut se procurer la version arabe à l'adresse suivante:
Amazon

« Panique à l’université. Rectitude politique, wokes et autres menaces imaginaires »

Par Francis Dupuis-Déri, Collection Lettres libres, Lux Éditeur, en librairie à compter du 25 août 2022

Plusieurs poussent des cris affolés à propos d’une Université soi-disant assiégée par les féministes et les antiracistes, qui menaceraient jusqu’à l’ensemble de la société au nom de la «rectitude politique». Pour stimuler la panique collective, on agite des épouvantails – social justice warriors, islamo-gauchistes, wokes, gender studies – et on évoque les pires violences de l’histoire: chasse aux sorcières, lynchage, totalitarisme, extermination. Même des chefs d’État montent au front. Or, cette agitation repose non seulement sur des exagérations et des mensonges, mais elle relève d’une manipulation qui enferme l’esprit et entrave la curiosité intellectuelle, la liberté universitaire et le développement des savoirs.

Pour y voir plus clair, cet essai s’intéresse à l’histoire ancienne et récente de l’Université. Il appelle à considérer la place réelle des études sur le genre et le racisme dans les réseaux universitaires – des salles de classe aux projets de recherche –, et met en lumière les forces qui mènent la charge aux États-Unis, en France et au Québec. Ultimement, il s’agit d’un exercice de déconstruction d’une propagande réactionnaire.

Pour tous les détails et pour le lancement du livre, consulter le site internet de Lux Éditeur.

Article paru dans Le Devoir le 22 août 2022

Département de science politique

Institution de premier plan, le Département de science politique accueille près de 800 étudiants inscrits aux trois cycles d’études et se compose de 36 professeurs dont l’expertise couvre tous les champs disciplinaires de la science politique.

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