• Témoignage de Youssef Bouanani, étudiant au baccalauréat en science politique

Michel Sarra-Bournet

C’est avec une grande tristesse que nous vous faisons part du décès de notre estimé collègue Michel Sarra-Bournet avec qui j’ai collaboré sur plus de trois décennies.

J’ai eu le plaisir de diriger les travaux de Michel alors qu’il complétait un post-doctorat à l’Université McGill en 1996-1997. C’est pendant cette période que nous avons produit un ouvrage collectif portant sur Maurice Duplessis. Michel ne pouvait pas accepter qu’un colloque, rassemblant historiens, politologues, sociologues,économistes, ne lui ait pas encore été consacré dans le cadre du grand projet portant sur Les leaders politiques du Québec contemporain. C’était bien là un trait marquant de la personnalité de Michel : donner la voix même à ceux dont on dispute les faits d’armes.

Ce fils de la Révolution tranquille, Michel a su d’abord s’imposer tout au cours de sa trop courte vie comme un homme intègre et sincère, cherchant toujours à être au diapason de la société québécoise dont il était si fier. On lui doit d’importantes études sur la société québécoise. Son livre portant sur L’Affaire Roncarelli : Duplessis contre les Témoins de Jéhovah (Prix Edmond-de-Nevers) a sans doute été l’ouvrage qui l’a d’abord révélé auprès des universitaires. Ses travaux sur le nationalisme québécois, sur l’histoire intellectuelle et sociale et sur le rôle des groupes intermédiaires ont beaucoup inspiré ses contemporains et sauront aussi inspirer les nouvelles générations de chercheurs.

Historien, politologue, syndicaliste, homme de grande culture, Michel a su vivre pleinement ses idéaux et défendre ses idées tant dans les cercles politiques qu’universitaires. Sa passion pour le Québec l’amènera à délaisser pour un temps la vie universitaire pour s’engager comme conseiller politique auprès de Lucien Bouchard lorsque ce dernier occupait les fonctions de Chef de l’Opposition officielle à Ottawa et puis celles de Premier ministre du Québec.

Michel a été associé la Chaire de recherche en études québécoises et canadiennes de plusieurs manières depuis sa création en 2003. Il a pris part à de nombreux colloques, séminaires et projets d’écriture. Nous lui sommes redevables à maints égards de plusieurs de nos réalisations.

À l’UQAM, il a exercé aussi un rôle clé dans la fondation et la pérennisation du Bulletin d’histoire politique. Il y a occupé toutes les fonctions et s’y est investi jusqu’aux derniers jours de sa vie tant il valorisait la recherche scientifique et les travaux produits par la communauté des historiens.

Michel aurait bien souhaité être professeur, avec un plein statut, dans une université canadienne mais son engagement politique aura sans doute contribué à lui fermer cette avenue.Malgré cette absence de reconnaissance du milieu universitaire, il y a enseigné pendant une trentaine d’années et a ainsi laissé son empreinte dans l’esprit d’un nombre incalculable d’étudiants.

Il laisse dans le deuil de nombreux collègues et ami.e.s et d’abord une famille qui l’a tant inspiré et motivé. Je tiens à offrir à sa famille et tous ses proches mes plus sincères condoléances.

Au revoir mon ami.

Alain-G. Gagnon

Titulaire de la Chaire de recherche du Canada en études québécoises et canadiennes


La famille accueillera parents et amis au :
3254 BELLECHASSE, MONTREAL
Le samedi 9 février 2019 de 19h à 22h

Le dimanche 10 février de 12h à 17h

Des hommages auront lieu :
Le dimanche 10 février 2019 à 16h


Formation universitaire

Scolarité

  • B.A. (science politique), Université Laval
  • M.A. (histoire), Université de Sherbrooke
  • Ph.D. (histoire), Université d’Ottawa
  • Études postdoctorales à l’ÉNAP

Sujets de recherche

Sujets de recherche

  • Histoire politique du Québec
  • Idéologies et partis politiques au Canada
  • État et acteurs socio-économiques

Publications récentes

Publications récentes

  • « L’Option de René Lévesque » dans Robert Comeau Charles-Philippe Courtois et Denis Monière, (dir.), Histoire intellectuelle de l’indépendantisme québécois, t.2 : 1968 à nos jours, Montréal, vlb éditeur (à paraître, 2012).
  • « Le Québec et la Confédération », dans Geoffrey Owen et Colin Coates (dir.) Regards sur le Canada, Ottawa, Presses de l’Université d’Ottawa (à paraître, 2012).
  • « La naissance de la Délégation du Québec à Paris », Bulletin d’histoire politique 20, 2 (hiver 2012) 190-199.
  • « La question nationale au Québec », Dictionnaire québécois du français standard, (en ligne).
  • « Maurice Duplessis et l’axe Toronto-Québec » dans Xavier Gélinas et Lucia Ferretti, Duplessis, son milieu, son époque, Sillery, Qc, Septentrion, 2010, p. 286-312.
  • « La Révolution tranquille et ses suites : l’histoire politique en question », Bulletin d’histoire politique 18, 3 (printemps 2010),
    p. 143-147.
  • « La question nationale dans les manuels de 3e secondaire », Traces 48, 2 (printemps 2010), p. 18-23.
  • « 1980-1995 – D’un référendum à l’autre, la question nationale dans l’impasse », L’État du Québec 2010 (en ligne).
  • « L’infortune politique de la droite québécoise après 1960 », dans Linda Cardinal et Jean-Michel Lacroix (dir.), Le conservatisme. Le Canada et le Québec en contexte, Paris, Presses Sorbonne nouvelle, 2009, p. 177-187.
  • « Enseigner l’histoire du Québec : avec ou malgré le “renouveau pédagogique” ? », dans Félix Bouvier et Michel Sarra-Bournet (dir.), L’enseignement de l’histoire au 21e siècle au Québec, Sillery, Septentrion, 2008, p. 142-174.
  • « DUPLESSIS, MAURICE LE NOBLET », Dictionnaire biographique du Canada en ligne, (en ligne).
  • « Les retombées politiques de l’Expo 67 à travers le triangle Paris-Ottawa-Québec », Bulletin d’histoire politique 17, 1 (automne 2008) 135-146.
  • « Le difficile atterrissage de la réforme de l’enseignement de l’histoire du Québec au secondaire » dans François Charbonneau et Martin Nadeau (dir.), L’histoire à l’épreuve de la diversité culturelle, Bruxelles, P.I.E Peter Lang, 2008, p. 48-60.

Département de science politique

Institution de premier plan, le Département de science politique accueille près de 800 étudiants inscrits aux trois cycles d’études et se compose de 36 professeurs dont l’expertise couvre tous les champs disciplinaires de la science politique.

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